de vacances en vacance

De vacances en vacance

par | Août 27, 2024 | 1 commentaire

En cette période où il est de bon aloi de se souhaiter une « bonne rentrée », ce texte fruit de mon expérience personnelle cet été. Un regard non enjolivé, certes pas très « fun » mais qui m’invite au fond à de la bienveillance envers moi-même car cette expérience avait lieu d’être.

Curieuse de lire en commentaires ce que votre été à vous a suscité, ou pas, comme prises de conscience…

On se trouve parfois là où on ne se cherche pas.

Ou plus abruptement :

On peut se prendre des « claques » en pleine figure

Quand on s’y attend le moins.

Cet été, je me suis prise quelques claques…

De celles qu’on ne regrette pas car elles sont révélatrices

Et éveilleuses vers plus de conscience.

Pas de lumière sans ombre. Explorer ses recoins, la Lune Noire de l’astrologue.

Descendre où ça fait parfois mal

Plutôt que rester à la surface dans sa zone de confort.

Arrêter de se raconter des histoires.

Pour apprendre à s’aimer quand même dans toute l’incomplétude de son Etre

Parfaitement imparfait.

Première claque

Mon ego spirituel qui se dévoile

Moi qui le dénonce et le critique dans les mouvances actuelles du développement personnel.

Je le vois pointer le bout de son nez chez moi.

Regard dédaigneux et hautain envers mes contemporains (comme si je n’en faisais pas partie)

Qui se jettent à corps perdu dans la frénésie estivale

Se divertir pour mieux se fuir

D’apéros en festivals, de vols Low Cost en plages bondées

De consommation de plaisirs en paradis artificiels.

M’apparaît dans la foulée que cette critique

N’est pas dénuée d’une certaine envie.

Et que si mon expérience est différente, rien ne sert de comparer.

Mon personnage de « Petit Caliméro » se pointe, il est assez doué, celui-là.

Je cherche une issue pour légitimer mon ressenti.

Me vient ce mantra estival :

« D’autres partent en vacances, moi je savoure la vacance »

L’état de ce qui est vide ou inoccupé.

Pas donné à tout le monde dans cette société

Où on s’occupe pour s’oublier.

Pour mettre du sens dans cet été :

Un bref séjour à l’Abbaye d’Orval

En mode retraite et relecture de mon cours d’astrologie.

Calme, sérénité, nature

Silence aussi : sensation de faire ce que d’autres n’osent pas

Par peur de se retrouver seuls face à eux-mêmes

A nouveau l’ego spirituel qui se pointe.

Puis le petit saboteur qui me reproche d’avoir gardé le mental actif

En étudiant mon cours plutôt qu’en étant juste là en mode contemplatif et méditatif.

Impression, presque, de passer à côté de l’expérience

Alors que la vie m’a appris que chaque expérience est juste

Et exactement celle qui est nécessaire dans l’instant.

Discussion avec un Moine, Frère Bernard

Auteur du recueil de textes « Respirer notre vie »

Lui parler lève le voile sur le leurre que j’entretiens envers moi-même.

Cette part de moi cherchant l’élévation dans la vacance.

Cette autre part qui a juste envie de fun, de légèreté et de vraies vacances.

Un « S » final ou pas, qui fait toute la différence.

Cette part de moi solitaire à Orval

Cette autre part en soif de convivialité et de joie.

Amusante synchronicité quand il m’offre la copie de quelques poèmes

d’Eugène Guillevic, sur…

La vacance

« Dans cette vacance, je me débats, avec rien que moi-même »

« Le silence est silence, quand l’enchante la vacance »

Et je fonds en larme en lui parlant ; mon désir d’élévation ne masque plus le désarroi qui m’habite et que je reçois comme une deuxième claque dans la figure.

Autre projet estival en perspective : 5 jours de jeûne.

Expérience déjà vécue (et bien vécue) il y a trois ans.

Pas très glamour, envie d’annuler – toujours l’envie de fun et de vraies vacances qui me taraude.

Ce corps, néanmoins qui a besoin de s’épurer

Tourner la page et dire bye bye aux envies sucrées

Qui ont pollué le corps et le mental

Revenir à l’essentiel,

Ce temple sacré souvent malmené

« Fais du bien à ton corps pour que ton âme aie envie d’y rester »

Et Dieu sait qu’elle a envie d’y rester et qu’elle a encore tant à accomplir.

Faire un reset et repartir sur de bonnes bases.

Ce jeûne donc que je n’annule pas.

Mais qui s’avère bien moins évident que le premier.

Pas la privation de nourriture, en fait, qui s’avère plus simple qu’on pourrait le croire

D’autant que le jeûne Buchinger permet quotidiennement

Un micro jus de légumes, un micro jus vert, et un peu de liquide de bouillon (sans les légumes)

Mais le corps arrivé sous tension mentale et émotionnelle

Qui lâche et se met en mode « off »

Tension basse, neurones à l’arrêt, épuisement

Pour moi, pas de yoga ni de ballades comme la première fois.

Juste ce non-faire complet

Accueillir que ce repos total était nécessaire. Une troisième petite claque au passage.

Accueillir que cette inactivité extérieure permet au corps, en son sein

De travailler pour moi, se détoxifier, se régénérer

D’y consacrer toute son énergie.

Revenir en fait à ce fameux état de vacance sans « s » :

Ma tête vide

Mon bol alimentaire vide

Mes batteries énergétiques vides.

Accueillir ce qui reste quand on se sent démuni et fragilisé

Faire confiance à la résilience de cette enveloppe corporelle.

Qui se confirme avec la reprise alimentaire tout en végétal et en produits de qualité

Envie de plus de respect pour ce véhicule de mon âme

Condition sine qua non pour avoir les ressources

Et œuvrer au mieux de mes capacités

Comme certains se fuient dans les divertissements

Je me fuyais par ce sucre, poison numéro 1, comme mettre des œillères

Pour se cacher certains manques.

« Cherchez le besoin, vous trouverez la souffrance » (Dr Arthur Janov)

Se préparer pour les « bonne rentrée » (réponse : je ne suis pas sortie)

Se préparer pour les « alors, passé de bonnes vacances ?» (réponse: j’étais plutôt en vacance et prise de claques dans la figure)

Accueillir cette envie récurrente de vraies vacances, ce manque de légèreté, phagocytée que je suis par d’actuels questionnements existentiels et introspection un peu trop intenses.

Me souvenir toutefois que la Vie est sage et nous propose toujours l’expérience juste.

Savoir qu’accueillir ce qui se présente est plus porteur que résister.

Arrêter de comparer.

M’ouvrir, vacante, à ce que proposera la rentrée

Et vous, cet été ?

En mode vacances, ou vacance ?

Je lirai volontiers vos commentaires

Je me dis qu’il y a certainement un compromis entre les deux : être en vacances peut ouvrir en nous un état de sereine vacance sans tomber dans les excès des folies estivales d’une part, ni dans la rigueur d’un jeûne ou séjour abbatial d’autre part. La fameuse voie du milieu…

1 Commentaire

  1. Vanderborght hilde

    Bonjour Michele, merci pour cette lettre. Tu as le courage que je n’ai pas toujours, celui d’être avec toutes les versions de moi. Accueillir avec tant de bienveillance ses parts d’ombre, cet égo, ce mental … franchement, chapeau.
    Mon été tu le connais je t’en ai parlé. J’ai fuit la plupart du temps ce rendez-vous avec moi même. J’ai chargé mon agenda de grands et petits rdv, de longs et courts voyages (vacances) et je n’ai pas été en vacance sans »S ». Et quand vacance sans S se pointait, j’ai tout fait pour rajouter ce « s » et retrouver ce que je sais faire de mieux : occulter , oublier de me rencontrer. Surtout ne pas ressentir ce qui vient des tripes. Alors c’est suractivité.
    Et je me dis que ce n’était peut être pas encore le temps. Je dois d’abord remettre ce corps en bon état pour ensuite prendre soin de mon âme.
    Tu sais mon problème : je suis taureau : 80% de plaisir et 20 % d’effort 😅
    Merci Michèle 🙏🏻
    Et bonne suite à toi et hâte de te lire à nouveau 😘

    Réponse

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